Les usages du numérique en commune: transparence et simplification

L’effervescence règne dans les QG de campagne, le top départ est donné pour la grande course au Tombolo d’or: qui sera l’heureux(se) élu(e) ultime en 2020 ?

Dans toute cette agitation, nous, électeurs, ne devons pas oublier que, dans le silence de l’isoloir, c’est nous qui avons le dernier mot. Aujourd’hui encore, nous avons le choix, d’élire le prochain maire et son équipe sur la base d’un programme (ou d’un bilan dans le cas des élus se présentant de nouveau) et non de belles promesses.

Les promesses partent et s’effritent tandis que les écrits et les actions restent.

L’axe que je vous propose donc d’aborder aujourd’hui dans cet article sont d’évaluer les ambitions et l’impact d’une politique communale au travers de ses usages du numérique pour
=> simplifier le quotidien des résidents et usagers de la commune
=> clarifier sa relation avec ces mêmes usagers (publication des décisions communales, budget et bilan financier, axes d’investissement, informations et enquêtes publiques)

Cas d’école: la commune de Capesterre-Belle-Eau, à priori “stable” politiquement depuis les 20 dernières années.

La page / le site internet de la commune: le premier point de contact

Premier point de contact avec les administrés, le site internet d’une commune sert plusieurs usages :
=> diffuser de l’information pratique aux administrés et usagers
=> attirer des visiteurs potentiels (tourisme, entreprises)
=> diffuser et propager la vision du territoire (grands chantiers, axes de développements, consultations, l’action de l’équipe en place)

Il se doit donc d’être lisible, accessible, à jour et renseigné avec des mots clés permettant simplement d’accéder à son contenu depuis un moteur de recherche (ici les captures sont réalisées sur une recherche via Google).

Attention, une présence web, cela ne s’improvise pas: la question n’est pas tant la réalisation technique mais la politique éditoriale.
Celle-ci doit être clairement identifiée (catégories, fréquence de mise à jour) et dans un second temps épaulée par une expertise technique qui, suivant les moyens de la commune, sera semi-interne (cas potentiellement de Pointe-Noire) ou externe (cas des Abymes) avec une alimentation en contenu réalisée dans tous les cas par l’équipe municipale.

C’est un projet donc qui se pense, pour avoir un premier jet “correct” environ sur 3 à 6 mois, pour 1 à 2 mois calendaires de réalisation dans les cas simples, pouvant aller à plusieurs années dans le cas où le site de la commune propose des services aux administrés (aspect réglementaire, interfaçage avec les outils numériques communaux, …).

En terme de budget, l’enveloppe peut donc varier du millier à plusieurs dizaines de milliers d’euros en coût d’entrée, suivant la taille et les ambitions de la commune.

Dans notre cas d’école, nous avons typiquement un exemple de ce qui arrive lorsque l’équipe municipale néglige l’aspect numérique du développement communal: Capesterre Belle Eau, territoire des chutes du Carbet et d’autres sites de forte fréquentation touristique, perd ainsi une occasion de valoriser ses atouts.

Ici, clairement, la commune n’est plus propriétaire de son nom de domaine (capesterre-belle-eau.fr) et donc, à moins d’entamer une procédure, elle devra attendre l’expiration du droit du propriétaire actuel (soit le 21 Mars 2020, c.f http://whois.domaintools.com/capesterre-belle-eau.fr).

En conséquence, le citoyen capesterrien est, à première vue, “sourd et aveugle” sur ce qui se passe dans sa communes, laissant ainsi le bouche à oreille (makrelage en français), les journaux locaux et tracts anonymes être les premières sources d’information certifiées de la commune.

Et niveau simplification administrative et accès aux services (demande de documents, formalités administratives, transports scolaires, cantine, …), la commune fait le choix de se limiter aux horaires et disponibilités des services municipaux, visibles sur les portes de la mairie.

Ce qui diminue mécaniquement son attractivité pour la population des jeunes actifs, population qui potentiellement amène de la croissance économique à la commune (paiement de la taxe d’habitation, de la taxe foncière pour certains, vitalité des commerces, création de services, etc…).

Les réseaux sociaux: autre vecteur de diffusion

Un autre vecteur de communication utilisable par une équipe communale sont les réseaux sociaux. Là encore, pas d’improvisation, le mieux est de s’attacher les conseils d’un community manager, en étroite collaboration avec les équipes municipales (élus, mais aussi administratifs).

(NDLA: chapeau bas aux équipes de la Ville de Pointe-Noire, franchement, vous faites le taff ! Comme quoi, le talent n’attend pas les moyens, débouya pa péché.)

Attention, il ne s’agit pas d’un compte Insta ou Snap ou de poster des vidéos des édiles en train de chanter ou de faire du surf, il s’agit d’une présence institutionnelle: si le ton peut parfois être un poil décalé, la tonalité éditoriale se doit de rester globalement à l’image du service communal, donc de l’institution communale.

Page Facebook de la commune de Capesterre-Belle-Eau

Revenons donc à notre cas d’école: la commune de Capesterre-Belle-Eau est bien dotée d’une page Facebook, qui est à jour mais qui renvoie, et c’est là que c’est drôle, vers le site que nous avons présenté plus haut.

Choix de communication, oubli ? Bref, plutôt que de se perdre en conjectures, pour le coup, en remontant le fil d’actualité, force est de constater qu’effectivement, la page contient bien des informations administratives et informatives à destination des citoyens et résidents de la commune.

Donc pour le coup, il y a bien “quelqu’un” qui s’occupe de poster du contenu, et est supposément en contact des équipes communales pour le faire avec leur aval.

En conclusion donc ?

Le développement des services numériques d’une commune traduit, selon moi, la volonté politique des équipes en place d’inscrire durablement leur territoire dans l’avenir.

En outre de diffuser du contenu, les vecteurs numériques d’information présentent plusieurs avantages, notamment pour regagner la confiance d’une population guadeloupéenne (mais pas que) en ces temps de mise en examen et pour permettre de distinguer objectivement le vrai du faux.

Enfin, si elle est renforcée par la mise en place de points facilitateurs (cyber espaces communaux pour les territoires excentrés), en créant de l’adhésion autour de la vision communale, elle facilite l’accès des services et aides aux administrés en ayant l’avantage d’augmenter le confort de travail et l’efficacité des services administratifs communaux: plus de traçabilité, plus de lisibilité donc moins de mécontentement et de plaintes.

C’est tout pour moi, espérant que cet article vous aura plu !